Post doctorat 2019

Post doctorat en écologie comportementale

Proposé par Denis Thiéry, dans le cadre du projet européen Positive, candidature avant le 21 février 2019

Titre

Comportement de défense et personnalité des abeilles domestiques, Apis mellifera, en réponse à la pression de prédation exercée par le frelon asiatique à pattes jaunes, Vespa velutina.

Résumé du projet

Introduits depuis une quinzaine d’année maintenant, le frelon asiatique à pattes jaunes, Vespa velutina, ne cesse d’étendre son aire de distribution en Europe. Ce prédateur invasif est notamment connu pour exercer une pression de prédation importante sur les colonies d’abeilles domestiques, Apis mellifera. Dans les zones de fortes densités de frelons, jusqu’à une vingtaine d’individus chassent à l’entrée des ruches d’abeilles. Alors que son comportement de chasse commence à être bien connu, certains points restent en suspens quant au choix des proies et des ruches. En effet, la distribution des chasseuses sur les ruchers n’est pas homogène et ne semble pas corrélée à la force des colonies.

Notre hypothèse est que cette distribution des prédateurs est liée au comportement des colonies d’abeilles, certaines étant probablement plus efficace dans leur défense. Les colonies d’abeilles se comportant comme un superorganisme, leurs traits de personnalité sont particulièrement variables entre colonies. Des traits liés à la défense (témérité, activité, agressivité) sont donc intéressants à quantifier tout comme la capacité des colonies à recruter des défenseuses en cas d’attaque ainsi que le compromis défense de la colonie et capacité à maintenir l’approvisionnement général de la ruche tout au long de la période de prédation du frelon (de juillet à fin novembre).

L’intérêt de ces travaux se situe à plusieurs niveaux. Ils permettront de mieux comprendre la façon dont les frelons ajustent leur comportement de prédation à des proies plus ou moins défensives, ce qui d’un point de vue fondamental ouvre également des perspectives d’ordre cognitif chez un groupe taxonomique faiblement étudié dans ce domaine. D’un point de vue appliqué, identifier l’origine de la disparité de pression de prédation est un moyen de trouver les leviers permettant potentiellement de réduire l’impact de cette invasion biologique sur une filière déjà particulièrement touchée par d’autres
problèmes (pesticides, maladies, etc.). En effet, les comportements de défense des abeilles ont une base génétique ce qui signifie des lignées différentes peuvent avoir un niveau de défense différent. Nous espérons que ces travaux puissent fournir des données permettant d’envisager d’orienter la sélection du cheptel apicole, une des voies possibles pour limiter l’impact de ce prédateur invasif.

Profil recherché

Jeune chercheur titulaire d’un doctorat en biologie/écologie orienté vers l’écologie comportementale, maitrisant bien les analyses statistiques notamment les modèles à effets mixtes. Une expérience avec les insectes sociaux (de préférence abeilles/guêpes/frelons) est souhaitable.

Travail en interaction avec les apiculteurs, déplacements dans le Sud-Ouest de la France, permis B obligatoire.

Pratique courante du français et de l’anglais. Capacité à publier dans des journaux scientifiques à comité de lecture (au moins deux articles). Les candidats ayant effectué plus de cinq ans de contrat post-doctoral ne seront pas admis.

Localisation et encadrement

  • UMR SAVE, centre INRA Bordeaux (33882 Villenave d’Ornon)
  • Encadrement : Denis Thiéry (DR INRA, UMR 1065 SAVE) et Karine Monceau (MC Université de La Rochelle, UMR 7372, Centre d’Etudes Biologiques de Chizé)

Contrat post doctoral et salaire

Durée de 16 mois, recrutement prévu en mai 2019 (employeur INRA). Niveau de salaire en fonction du niveau de qualification post doctoral (entre 2300 à 2512 € brut/mois)

Candidature

Date de modification : 14 août 2023 | Date de création : 22 janvier 2019 | Rédaction : DT, KM