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Résumé

Dans le cadre de la lutte contre le dépérissement de la vigne, l’UMR SAVE du Centre Bordeaux-Nouvelle Aquitaine étudie depuis plusieurs années l’effet aggravant des modes de conduite ou de taille sur le développement de l’esca, maladie d’origine fongique et l’une des principales causes du dépérissement.

Soutenu par un programme Casdar et un projet ANR (chaire industrielle GTDfree), en lien avec des Chambres d’Agriculture ou d’autres acteurs de l’interprofession (BNIC, Comité Champagne, …), en collaboration avec Montpellier Supagro, l’étude démontre que les modes de conduite privilégiant des formes avec des charpentes réduites ou des tailles sévères favorisent l’esca, beaucoup plus (souvent 2 fois plus à âge égal) que les formes plus structurées avec des bras longs ou des tailles respectueuses des trajets de sève. En bref, vis-à-vis de l’esca, moins la vigne est taillée, mieux c’est, et/ou mieux elle sera taillée, mieux c’est également !

Contexte et enjeux : Le dépérissement de la vigne qui se traduit aujourd’hui par une baisse des rendements et une mortalité inquiétante est devenu l’une des préoccupations majeures pour la filière vigne. A l’heure où beaucoup de professionnels réclament à cor et à cri le retour de l’arsénite de sodium, formidable toxique, nos résultats suggèrent un retour à de bonnes pratiques en matière de formation des ceps de vigne.

Résultats

Cette étude d’ingénierie montre de façon significative l’impact du mode de conduite et du système de taille sur le développement de l’esca. Les résultats de cette étude viennent confirmer les observations d’autres ingénieurs de terrain pionniers en matière de réhabilitation de bonnes pratiques de taille et à l’origine de nombreuses formations mises en place très récemment dans toutes les régions viticoles.

Perspectives

Une diminution significative de la mortalité due à l’esca est clairement envisageable si les modes de conduite et de taille sont revisitées. Ce qui peut supposer également une remise en cause partielle des distances (ou des densités) de plantation imposées par certaines appellations.

• contact : Pascal Lecomte

Ce travail est un fait marquant 2018 du département SPE

Illustration de l’impact du mode de conduite sur le dépérissement. A gauche une forme Guyot avec des bras bien formés (l’impact global de l’esca dans cette parcelle bordelaise de 28 ans a été évalué à 13%) et à droite une forme Guyot - malade de l’esca - avec des bras très courts voire absents, conséquence d’une taille trop sévère (l’impact global de l’esca dans cette parcelle voisine âgée de 27 ans est évalué à 78%). Clichés P. Lecomte