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Les lacs et étangs naturels du littoral aquitain, au même titre que tous les plans d’eau peu profonds, fournissent de nombreux services écosystémiques. Les caractéristiques géomorphologiques de ces plans d’eau et la diversité biologique remarquable qu’ils abritent, en font des éléments importants du patrimoine naturel régional. Ils s’apparentent aux lacs peu profonds oligotrophes, faiblement carbonatés et peu alcalins, présents quasi exclusivement dans le nord de l’Europe comme en Estonie, au Danemark ou en Lettonie. Leur valeur écologique et patrimoniale dépasse donc les frontières régionales et nationales. Les communautés de plantes aquatiques des lacs et étangs du littoral aquitain présentent des spécificités directement liées à la nature géologique des bassins versants et à la qualité de leurs eaux.

De nombreuses espèces rares, protégées, voire endémiques aux plans d’eau aquitains, font partie du patrimoine naturel national. Néanmoins, les changements globaux tels que l’accélération de l’eutrophisation, l’introduction d’espèces exotiques envahissantes ou encore l’intensification des usages anthropiques des zones littorales, menacent les biotopes lacustres ainsi que les espèces qu’ils abritent. L’évolution du climat, notamment le réchauffement climatique et les modifications du régime des vents, agit sur l’évapotranspiration et la quantité d’eau disponible, sur la qualité physico-chimique de l’eau et sur la dynamique des espèces envahissantes. L’artificialisation et les altérations physiques des rives provoquées par les activités récréatives dans la zone littorale engendrent une simplification des biotopes physiques littoraux et une destruction mécanique des plantes enracinées à proximité.

L’objectif principal du projet Vigie-Lacs est d’acquérir des connaissances scientifiques indispensables à la préservation des communautés de plantes aquatiques des lacs et étangs du littoral aquitain fortement menacées par les activités humaines et le changement climatique. Il s’articule autour de 5 volets de recherche : (i) suivre sur le long terme les dynamiques des variables environnementales pertinentes et des peuplements de végétaux aquatiques, (ii) conserver les espèces patrimoniales et les biotopes aquatiques et évaluer l’efficacité des opérations de restauration, (iii) anticiper les effets des changements globaux sur la biodiversité végétale, les biotopes aquatiques et le fonctionnement biogéochimique des lacs, (iv) valider et bancariser les données acquises durant le projet et (v) communiquer et transférer les connaissances au plus grand nombre.

Vigie-Lacs est un projet de recherche multi-partenarial, associant acteurs de la recherche académique (l’UR EABX INRAE dans le domaine de l’écologie des communautés, l’UMR BIOGECO INRAE – Université de Bordeaux pour la génétique des populations, et Bordeaux INP ENSEGID pour l’écologie environnementale), et de la gestion de la biodiversité (Agence Régionale de la Biodiversité Nouvelle Aquitaine, Conservatoire Botanique National Sud-Atlantique, Syndicat Intercommunal d'Aménagement des Eaux du Bassin Versant et Etangs du Littoral Girondin, Communauté de Communes des Grands Lacs, Syndicat Mixte du Bassin Versant des Lacs du Born, Syndicat Mixte Géolandes, Office National des Forêts, Landes Nature, Réserve Naturelle Nationale de l’Etang Noir, Conservatoire des Espaces Naturels Nouvelle-Aquitaine).

L’UMR BIOGECO (équipe Ecogere et infrastructure PGTB) est impliquée dans l’identification des facteurs historiques, biotiques et environnementaux qui structurent la diversité génétique de 9 espèces de macrophytes étudiés lors de ce projet.

Le projet est prévu sur une durée de cinq ans, en cofinancement avec l’Agence de l’Eau Adour-Garonne, la Région Nouvelle-Aquitaine, la DREAL Nouvelle-Aquitaine, l’INRAE (Métaprogramme BIOSEFAIR) et Bordeaux INP.