Soutenance de thèse

Soutenance de thèse

Tania Fort soutiendra ses travaux de thèse le 10 décembre - 13h - Amphithéâtre Grande Ferrade Fonctions, transmission et émission du microbiote de la canopée

Tania Fort : 10 décembre - 13h - Amphithéâtre Grande Ferrade
"Fonctions, transmission et émission du microbiote de la canopée"

Les prairies humides alluviales abritent une faune et une flore originales et diversifiées du fait de leur hétérogénéité spatio-temporelle et apportent de nombreux services aux êtres humains (services écosystémiques). Pourtant, ces milieux qui résultent d’activités agricoles traditionnelles sont soumis à divers types de menaces, telles que l’urbanisation ou l’intensification des activités agricoles, associées au drainage ou à la mise en culture et au labour. Ces écosystèmes sont également soumis à des modifications des processus de dispersion des espèces. Dans un contexte de régression des zones humides au niveau mondial et national, l'enjeu de conservation et de restauration de certains sites doit s'accompagner d’une connaissance approfondie du fonctionnement de ces milieux. L’écologie de la restauration est une discipline basée sur les théories et les concepts fondamentaux de l’écologie des communautés, fonctionnelle et du paysage. Les connaissances en découlant permettent la définition de protocoles de gestion des milieux. L’écologie de la restauration constitue en retour un moyen de tester les concepts d’écologie fondamentale. Parmi les processus qui entrent en jeu dans l’assemblage d’une communauté, les filtres écologiques (de dispersion, environnementaux et de co-existence) occupent un rôle clé. Leur compréhension est nécessaire pour l’atteinte des objectifs de restauration écologique. Sur la base des approches issues des assemblages des communautés végétales, cette thèse a permis d’identifier des processus intervenant dans les premières phases de restauration écologique des prairies alluviales. Nous avons ainsi pu approfondir les connaissances relatives à la préparation des conditions initiales via un travail du sol, aux effets des types d’apport biologique, de plus en plus complets, et au rôle de la gestion sur les trajectoires des cortèges floristiques au cours des premières années de restauration écologique. Premièrement, nos résultats tendent à soutenir le fait qu’une préparation des conditions initiales du milieu à restaurer favorisait l’installation des espèces végétales cibles. En revanche, cette préparation ne semble pas nécessiter une intervention lourde (comme un labour profond du sol). Des interventions plus légères, comme une fauche et un hersage, semblent suffisants pour permettre le recrutement et l’installation des espèces cibles. Ensuite, nos résultats ont montré que le transfert de matériel biologique, qu’il s’agisse d’un semis de graines, de transfert de foin ou de transfert de blocs de sol, permettait de contourner la limitation de dispersion et de disponibilité des graines des espèces cibles des prairies humides alluviales, vérifiant les résultats observés dans la littérature. De faibles différences ont néanmoins été détectées entre les types de matériel biologique transféré, mais nécessiteraient des investigations à plus long terme pour être confirmées. Enfin, nos observations ont permis d’apporter des éléments sur les effets de la gestion sur les trajectoires des communautés végétales lors des toutes premières phases de restauration. Ainsi, le maintien d’une perturbation mécanique sur des périodes adaptées permet de renforcer la dynamique des communautés vers celles de la référence. Les acteurs de la société (politiques, gestionnaires) sont de plus en plus impliqués dans la mise en place de programmes de restauration et toutes ces connaissances nous ont permis d’apporter des éléments concrets pour la restauration des prairies humides alluviales.

Date de modification : 16 août 2023 | Date de création : 06 décembre 2019 | Rédaction : C Plomion